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« Malgré les incertitudes, le secteur bancaire recèle de belles opportunités » (Diamant Bleu)
information fournie par Boursorama 21/06/2016 à 11:02

Pour Hugues Le Maire, le cours de bourse des valeurs bancaires devrait se relever après avoir souffert des craintes de Brexit.

Pour Hugues Le Maire, le cours de bourse des valeurs bancaires devrait se relever après avoir souffert des craintes de Brexit.

L'horizon des marchés reste brouillé à court terme par le référendum britannique. Mais pour Hugues Le Maire, directeur général de Diamant Bleu Gestion, le secteur bancaire a été excessivement pénalisé en bourse par ces incertitudes, et conserve un potentiel de réappréciation.

Les marchés actions européens continuent de naviguer à vue dans la perspective du résultat du référendum sur le Brexit, soumis aux votes des Britanniques le 23 juin. Pas grand-chose à tirer donc des grands indices dans leur ensemble tant leur évolution parait aléatoire et déconnectée des informations micro ou macro-économiques.

Cette atonie baissière masque pourtant de profondes rotations sectorielles, au gré des changements d'appétit des investisseurs pour le risque. Mais cette configuration de marché reste une source d'opportunités d'investissements intéressantes, en optant pour une approche ciblée et basée sur une sélection de titres dits « value » [c'est-à-dire « décotés », ndlr].

C'est le cas des grandes banques européennes qui, à l'instar des acteurs du secteur pétrolier et parapétrolier après l'effondrement des cours de l'or noir, affichent des multiples de valorisation historiquement bas, revenus à leurs niveaux planchers de 2009 et 2011, au pire de la crise des dettes souveraines. Les valeurs bancaires affichent des « price to book » [ratio de la capitalisation boursière divisée par les fonds propres, ndlr] oscillant entre 0.3 pour les supposés mauvais élèves et 0.8 pour les mieux lotis.

Cette situation n'est évidemment pas le fruit du hasard et peut s'expliquer par plusieurs facteurs. Le premier est le durcissement des contraintes réglementaires et l'incertitude que les additions de celles-ci génère. Le deuxième réside dans la baisse des taux d'intérêt à long terme qui comprime le niveau des marges d'activité. Sous l'effet de ces deux phénomènes, le taux de rentabilité des fonds propres, qui évoluait historiquement autour de 15% avant la crise des dettes souveraines européennes, évolue plutôt autour de 6% actuellement.

Troisième facteur, les créances douteuses héritées de cette crise, liées notamment à la détention d'obligations d'Etats périphériques comme la Grèce, l'Espagne, le Portugal ou l'Italie, ont également suscité une certaine réticence de la part des investisseurs, et une méfiance quant à la qualité des bilans des établissements bancaires. Dans cette optique, l'indication du « price to book » apparait aux yeux de nombre d'entre eux, au mieux comme déformante, au pire comme impossible à mesurer.

Enfin, à ces trois éléments s'ajoutent les anticipations de changements structurels provoqués par la robotisation du monde bancaire et ses conséquences sur les investissements, les résultats et les parts de marché de ces acteurs.

Sans remettre en cause la pertinence de ces craintes, la question est maintenant de savoir ce qui pourrait justifier une réduction de la décote du secteur bancaire, autrement dit son redressement boursier, sinon à très long terme et structurellement, au moins temporairement. L'une des raisons pourrait être la perspective d'une remontée des taux d'intérêt, même timide, corolaire d'une inflation repartant à la hausse.

Ce mouvement pourrait avant tout résulter d'un effet de base sur le prix des matières premières, largement documenté par les banques centrales, et notamment pas la BCE. Au plus fort de la crise pétrolière, au mois de février 2016, la baisse du prix du pétrole sur un an était de l'ordre de 50%. Si les prix du pétrole restent sur les niveaux actuels, à la fin du mois de juin, cette variation ne sera plus que de 30% et pourrait même être nulle à la fin du mois d'août sur un an glissant.

Ce mouvement pourrait aussi provenir de la confirmation de la reprise de l'activité économique constatée dans la zone euro depuis trois ans et matérialisée par un passage d'une baisse du PIB de -1,1% sur un an glissant au premier trimestre 2013 à une croissance de +1,7% à l'issue des trois premiers mois de l'année de 2016.

Les indicateurs avancés de l'OCDE confirment cette reprise, qui même timide, ne justifie sans doute pas des niveaux de taux d'intérêt aussi faibles. La seconde raison tient à une possible amélioration des ratios de créances douteuses, notamment en Italie, où ils restent élevés, laissant une grande marge de progression dans un pays qui tire profit de la croissance de la zone euro, particulièrement dans le Nord du pays. Troisième raison enfin, qui peut avoir l'effet le plus important, l'évolution du comportement des investisseurs qui ont massivement vendu le secteur bancaire depuis le début de l'année, dans certains cas à l'excès.

Les marchés d'actions européens recèlent de nombreuses opportunités créées par le comportement irrationnel des investisseurs à court terme, qui ont entraîné les prix des actifs à des niveaux excessivement faibles. C'est le cas de certaines banques pour lesquelles le scénario du pire est intégré dans les cours.

Hugues Le Maire , co-fondateur de Diamant Bleu Gestion

1 commentaire

  • 21 juin 11:17

    Qui peut croire qu'il en est fini de l'industrie financière? Pas moi. On achète les valeurs qui ont souffert..


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